vendredi 15 novembre 2019

Compte-rendu commenté du CDEN par la CGT Educ'Action53


"La rentrée scolaire s'est bien passée en Mayenne"... dixit le préfet de la Mayenne lors du CDEN du 07 novembre 2019.

Selon Monsieur le Préfet, la rentrée scolaire s’est bien passée en Mayenne. Il décline cette réussite à travers divers points :
- Ecole inclusive : mise en place d’un service départemental de l’école inclusive, installation des PIAL’s, 100% du territoire est couvert par les PIAL’s. 90 % des élèves porteurs de handicap sont inclus en milieu ordinaire.
- Ecole dite de la confiance : le dédoublement en éducation prioritaire en CP est une réussite. Le maximum de 24 élèves par classe à l’horizon 2022 en Grande section/CP CE1 est une annonce qui doit permettre la réussite des élèves.
- Mise en œuvre des réformes du lycée : il y a un renforcement de la sectorisation académique et une attention particulière portée au territoire. 11 spécialités en Mayenne sont assurées. Il concède le fait qu’il existe un affaissement de la notion de classe. 
- Action menée contre les luttes liées au violence scolaire : l’action conjointe entre ministère de l’Education, de l’Intérieur et de la Justice permettra de renforcer l’accompagnement des élèves et des personnels.
Le vice président du Conseil départemental ajoute sur l’Ecole inclusive que le département accompagne au titre des finances l’inclusion des enfants handicapés.
Plusieurs organisations syndicales et la FCPE ont lu leur déclaration liminaire.

ICI, la déclaration liminaire de la CGT Educ’Action 53 avec les positions défendues lors de ce CDEN et ICI, la déclaration liminaire FCPE et intersyndicale sur la prise en charge des jeunes mineurs isolés par l’Aide Sociale à l’Enfance.

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Bilan de rentrée du DASEN (dans lequel il répondra en partie aux différents éléments de notre déclaration liminaire)

Le DASEN présente d’abord les principes fondateurs de cette rentrée qui doivent permettre de ne laisser personne au bord du chemin : Maîtrise des savoirs fondamentaux/ Laïcité/ Mise en œuvre de la loi de l’école dite de la confiance.

Conditions de travail/ Directions d’école : « ne pas instrumentaliser »

Extrait de la Déclaration liminaire : « Aussi, face à ces contre-réformes, les risques psychosociaux sont bien réels, la souffrance au travail est bien présente. Ces dégradations des conditions de travail peuvent pousser nos collègues aux actes les plus extrêmes. Dans le premier degré, comment envisager sereinement son métier d’enseignant, sa mission de directeur d’école quand les réformes semblent aller à l’encontre de l’intérêt de nos élèves, quand les charges de travail s’alourdissent toujours davantage ? La dernière annonce du ministre Blanquer de faire appel à des volontaires du service civique afin d’aider les directeurs d’école dans leur tâche administrative sonne comme une provocation de plus. Au contraire, la CGT Educ’Action demande que les directeurs et directrices aient du temps pour assurer leurs missions auprès du public et de l’équipe dans les écoles, il faut davantage de décharge de direction, un remplacement effectif des directeurs et directrices sans décharge pour que les jours de direction ne soient plus un leurre, il faut limiter drastiquement les sollicitations faites aux directeurs et directrices pour que cesse la taylorisation de leur travail. »
Réponses DASEN : (Plusieurs autres déclarations liminaires faisaient référence au suicide de Christine Renon) Le DASEN parle de ne pas instrumentaliser la mort de Christine Renon pour décrédibiliser l’ensemble de l’institution.
« Vous parlez de multiplication de suicides (remarque présente dans une déclaration liminaire d’une autre organisation syndicale) mais restons sereins ! Attention à l’Instrumentalisation d’un drame personnel. Nous nous attacherons aux missions des directeurs d’école. Ne pas faire d’un drame personnel un cas général, ce serait faire injure à l’école. »

Réforme du lycée : « La catastrophe annoncée n’a pas eu lieu »

Extrait de la déclaration liminaire : « Dans le second degré en Mayenne, la mise en œuvre de la réforme du lycée général et technologique est alarmante. Personne n’est en capacité de prévoir quoi que ce soit : effectifs, organisation, respect des vœux, cohérence des choix… »
Réponses DASEN : le DASEN se dit satisfait de la mise en place de cette réforme et remercie les professeurs qui se sont investis dans sa mise en place. Les craintes d’il y a un an ne se sont pas confirmées et la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu. Il y a une juste répartition sur le territoire de toutes les spécialités, sauf une qui est faite sous forme optionnelle dans chaque établissement. Il y a une véritable lisibilité territoriale dans la carte des formations du lycée. Le Lycée d’Evron a gagné 35 élèves. Il est intéressant de voir la diversification des voies de la réussite. Les conseils de classe ont vécu dans leur forme. A Rousseau par exemple : il y a des éléments de réflexion qui permettent de donner des réponses encourageantes ( ?). Monsieur le DASEN ajoute que les évaluations nationales sont « un magnifique outil de pilotage pour les professeurs. Il n’est pas question de regard intrusif de la hiérarchie : cela permet d’aider les élèves et d’accompagner les personnels. »

Ecole inclusive : La Mayenne championne de France des PIAL’s / AESH : le « statut s’est amélioré, et dire l’inverse c’est faux »

Extrait de la déclaration liminaire : « Dernier élément d’alerte en Mayenne : les conditions d’emploi et de recrutement des AESH. Contrairement aux promesses gouvernementales pour une rentrée 2019 placée “sous le signe de la maturité et de la réussite”, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) vivent une dégradation de leurs conditions de travail : temps incomplets subis, non-renouvellements, attente des documents administratifs, services de gestion saturés. Malgré nos alertes répétées, la flexibilité imposée par la mise en place des PIAL’s aggrave la situation des AESH. La circulaire AESH du 5 juin 2019 est détournée de ses objectifs : non-respect des 5 semaines reconnaissant le travail invisible, augmentation du temps de travail sans revalorisation du salaire, obligation de formation pendant les vacances et hors-temps scolaire. De plus, la poursuite de la mutualisation forcenée des moyens AESH pour gérer le manque de recrutements, nuit à un accompagnement de qualité et aux conditions de travail. »

Réponses DASEN : « Je vous demande de me croire : le PIAL porte un enjeu de mutualisation des compétences sur le territoire.  Mieux se connaître, mieux connaître nos forces et toutes les personnes ressources ». Avec l’installation des PIAL’s, la hiérarchie a rencontré plus d’AESH cette année qu’auparavant. Le DASEN a rencontré des AESH qui considéraient que leur salaire n’était pas suffisant pour vivre (c’est bien de l’admettre) mais « le statut s’est amélioré, et dire l’inverse c’est faux ». Les AESH remercient d’ailleurs l’administration.
Le ministre avait annoncé 40% des territoires départementaux couverts par les PIAL’s. Mais la Mayenne avait anticipé, « ça paraît plus simple de couvrir tout le territoire »… Au final : 100% du territoire départemental couvert, 17 PIAL’s dans le public et 10 dans le privé.
La mise en place d’un service de l’école inclusive fonctionne. Concernant la mutualisation des AESH, c’était déjà dans les tuyaux. L’accompagnement individualisé doit être concentré que sur certains élèves. Les AESH i  baissent  et vont continuer de  baisser dans le cadre d’une école pleinement inclusive.
Quelques chiffres
·       Nombre d’élèves dans le premier degré : 425
·       Nombre d’élèves dans le second degré : 374
·       La moitié des enfants porteurs de handicap sont non accompagnés car pas de prescription de la MDA. (l’aide humaine n’est pas jugée utile)
·       700 AESH soit 408 ETP AESH dont 100 CUI ou PEC transformés en AESH (la grande majorité des AESH est sur ue quotité de 24h donc à temps incomplet pour une rémunération de 730 euros)
·       Entre 25 et 40 élèves non accompagnés alors qu’ils devraient l’être.
Plusieurs interventions pour souligner ce que la CGT Educ’Action considère comme les dérives de l’inclusion
Certains élèves ne peuvent pas être en milieu ordinaire et il y a nécessité à maintenir les structures qui permettraient d’accueillir ces élèves (IME, ITEP…)
Quels moyens d’accompagnement des équipes ? Certaines situations conduisent à de la souffrance des enseignants faute de solutions pour un accueil digne de certains élèves. La plupart des fiches CHSCT sont liées à l’inclusion.
Question de la concentration pose problème : certaines classes de CAP sont en situation d’« inclusion inversée » avec 80% à 90% d’élèves à besoin particulier dans une même classe.
Il est à noter que la CGT Educ’Action a toujours défendu depuis le début (2005) le principe de l’inclusion des élèves en situation de handicap en milieu ordinaire car elle doit présenter une avancée pour les élèves et pour leurs familles. Mais ils interrogent dans le même temps le problème de sa réalisation sans moyens réels, ni compétences supplémentaires. Ils constatent que l’inclusion se pratique parfois à marche forcée, notamment dans l’orientation vers certaines filières de CAP (APR, ATMFC …) par défaut et sans réelle concertation au préalable.

Carte scolaire

Premier degré : « Les classes sont forcément moins chargées ou alors on ne vit pas dans le même monde »
La baisse des effectifs se confirme mais elle est moindre que prévu. Le DASEN ajoute, comme d’habitude, que nous sommes dans une tendance baissière.
Taux d’encadrement des élèves : 22,3 dans le premier degré
Les TRR (Titulaires Remplaçants Ruralité), c’est la réponse à la question de la ruralité. Selon le DASEN, les Plus de Maîtres Que De Classes (PDMQDC) ont été repositionnés de manière mieux adaptée au territoire de la Mayenne sur un nouveau dispositif: « ça met de la souplesse, ce n’est pas du libéralisme »
Collège : on perd des élèves du collège (8,5% de perte après le CM2). « Il faut interroger notre communication »
Lycées : variation positive en LP et LGT.
HSA
Extrait de la déclaration liminaire : 
« En Mayenne, depuis le CTSD de mars 2019 jusqu’aux chiffres de rentrée de septembre, ce sont 128 Heures Supplémentaires Année en collège et 111 en Lycée en plus qui ont été injectées pour une centaine d’Heures postes en moins. Comment expliquer ce glissement d’heures, 240 HSA en plus, ce sont de nombreux Equivalents Temps Plein qui ne sont pas créés en « dur ».
Réponses DASEN : Selon le DASEN, c’est justement l’augmentation des HSA entre mars en septembre qui permet de créer des postes en mars car on crée des postes sur les Heures poste au mois de mars. Les HSA créent du travail supplémentaire mais permettent de la souplesse. Les collègues préfèrent prendre des HSA plutôt que de générer de petits BMP
Intervention CGT : Si les collègues prennent des HSA c’est surtout pour augmenter leur salaire qui est bloqué depuis plusieurs années.
Insuffisance des moyens allouées par l’ASE aux jeunes mineurs isolés.
Le représentant du département n’a pas su répondre à la déclaration liminaire.
Le DASEN et le Secrétaire général ont rappelé que des demandes pouvaient être faites pour abonder les fonds sociaux.
Bertrand Colas, élu CGT EDUC’ACTION CDEN 53