dimanche 8 mars 2015

Pourquoi la CGT Educ'action 53 a voté contre la carte scolaire dans le 2nd degré en Mayenne

Déclaration liminaire de la CGT Educ'action 53, lors du Comité technique spécial départemental (CTSD) du jeudi 5 mars, à Laval :
Suite aux élections de décembre 2014, la CGT Educ’Action est nouvellement élue dans ce comité technique, c’est pour nous l’occasion d’affirmer certains principes.
Ce CTSD portant notamment sur la carte scolaire du second degré en Mayenne continue de prouver que nous sommes dans une logique comptable dans l’attribution des moyens.
En collège, les évolutions se font à moyens constants. Si la Mayenne connaît une baisse démographique, cela ne saurait justifier la perte de plus 300 heures dans les collèges à la rentrée 2015. Nous observons que certaines classes vont encore compter près de 30 élèves à la rentrée. On ne peut donc pas parler d’améliorations des conditions de travail pour les élèves et pour les enseignants.
Dans le seul collège REP+ du département, l'augmentation de la DGH ne permet que de financer la pondération de 1.1 pour les enseignants. Le H/E annoncé est donc de fait faussé. En aucun cas les conditions d'apprentissage des élèves ne se trouvent améliorées.
Pour les lycées, nous observons des pertes d’heures pour quelques établissements alors même que l’on prévoit un maintien voire une hausse des effectifs. Par ailleurs, nous avons pu constater que dans de nombreux lycées, les évolutions se font également à moyens constants, les dotations restant très contraintes au vu de tous les dispositifs mis en place.
Un autre point nous interpelle, il s’agit de la mise en place des Indemnités pour Missions Particulières. La mise en place de ces IMP pour la rentrée 2015 était déjà prévue avant même que les décrets n’aient été publiés, ce qui est inacceptable. Des heures de décharge horaire (heures de coordination d’EPS, de laboratoire, de cabinet d’Histoire Géographie, heures TICE…) sont supprimées dans les collèges et lycées et/ou substituées par des IMP dont le montant est variable et individuel. Les missions pourront être différentes d’un établissement à l’autre et leur rémunération aussi d’un enseignant à l’autre ! C'est la liquidation du cadre national des rémunérations, la distribution de ces IMP relevant ainsi de décisions locales. Nous constatons également que ces nouvelles dispositions mettent les personnels en concurrence pour l’attribution des IMP. D'autre part, ce n'est pas le rôle du CA de débattre de la rémunération des enseignants : nous sommes donc opposés à une telle disposition. Nous nous prononçons pour l'annulation de la mise en place des IMP et l’attribution de décharges horaires pour ces missions particulières.
Au final, dans l’Éducation nationale, déclarée pourtant secteur prioritaire par le gouvernement, il n’y a pas eu de miracle depuis 2012. Le gouvernement se contente de maintenir le taux d’encadrement. Voilà pourquoi les enseignants, en Mayenne, comme partout ailleurs, n'ont rien vu changer dans leurs conditions de travail depuis 2012. Sur le terrain, la désillusion ressentie par nombre d’enseignants est une réalité. Rappelons que Xavier Darcos et Luc Chatel ont fait disparaître 80 000 postes entre 2007 et 2012. L’annonce de la création de 60 000 postes (dont 54 000 pour l’Éducation nationale) ne permettra même pas de compenser cette perte.
Madame la ministre se félicite d’avoir obtenu 1 milliard d’euros supplémentaires pour l’éducation en 2015. Or, sur le terrain, cela permet uniquement de maintenir le taux d’encadrement face à une démographie en constante augmentation et l'application de la réforme des zones d’éducation prioritaires.
La CGT Educ’Action revendique des décharges horaires définies au niveau national et de manière hebdomadaire plutôt que des primes mettant les personnels en concurrence et alourdissant la charge de travail ; une vraie revalorisation salariale ; l’intégration des primes au salaire ; des créations de postes de titulaires pour réduire fortement les effectifs par classe (15 maxi en éducation prioritaire et 20 ailleurs). C’est ainsi qu’on améliorera les conditions de travail des enseignants et des élèves.
C'est pour toutes ces raisons que la CGT Educ'Action votera contre le projet de carte scolaire du second degré public de la Mayenne, rentrée 2015.