Le métier d’enseignant,
particulièrement en cette période de rentrée, est très souvent évoqué dans les
médias. Néanmoins, si tout le monde a un avis sur la question, la connaissance
de ce milieu professionnel est souvent parcellaire voire pleine
d’approximations plus ou moins importantes. Ainsi, selon que l’on enseigne dans
le premier ou le second degré, les réalités ne sont pas les mêmes. Petit
« Focus » sur les réalités des enseignants du premier degré qui ont souvent
le sentiment d’être le parent pauvre de l’Education Nationale
Enseigner dans le premier degré : liberté, égalité solidarité !
L’égalité
La CGTéduc53 revendique une juste
rémunération des enseignants du premier degré à hauteur de leur travail. Le
rapport annuel de l’OCDE indique que les salaires des
enseignants français du premier degré sont inférieurs à la moyenne des salaires
des enseignants de l’OCDE (si l’on
prend en compte le salaire effectif : salaires statutaire plus primes). Au
regard de cette enquête et comme le revendique depuis longtemps la CGTéduc, ce
salaire doit être revalorisé.
Cette hausse de salaire si elle a
déjà commencé à être prise en compte ( avec l’ISAE ) ne reflète pas encore la
charge d’une classe sur une durée de service imposée de 24h semaine avec tout ce que cela impose : des
surveillances de récréations qui ne permettent pas de faire une pause, des
corrections d’évaluations nationales qui sont
chronophages et inutiles... C’est pourquoi la CGT réclame
depuis longtemps d’ailleurs 18h d’enseignement
face élèves permettant des heures de concertation.(6 heures)
Comment ne pas parler aussi de
cette relation quotidienne avec les parents au portail de l’école ? Cette
dernière si elle s’avère payante quand les volontés de chacun sont dirigés dans
le même sens, peut parfois se teinter de stress et de tension, devenir pesante
quand certains parents préfèrent, à la cordialité d’une
relation, l’agressivité (reflet souvent d’une situation familiale et professionnelle précaire ).
En ce début d’année, la CGTéduc53
souhaite aussi rappeler que le plan départemental de formation est lui aussi
révélateur de l’inégalité d’offre de formation entre les personnels. En effet,
les collègues PE dans ce domaine n'ont aucune liberté de choix :
Le contenu des 18h de formation est
rendu obligatoire car selon le DASEN cela obéit à une urgence institutionnelle
(Français et mathématiques )
Le ministère ne semble pas faire
confiance aux enseignants du premier degré pour répondre aux défis de l’école d’aujourd’hui.
Nos collègues n’ont donc pas le choix des animations pédagogiques
alors que les propositions sont intéressantes notamment celles annoncées dans
les offres complémentaires qui ne peuvent être déduites des 18h obligatoires.
En clair, il faudrait prendre sur son temps personnel pour bénéficier de
formations intéressantes. Le décret promulgué le 8 septembre ouvre d’ailleurs une brèche dans la liberté qu’ont
tous les enseignants de choisir ou non leur formation. L’administration
pourra de manière autoritaire imposer des formations sur le temps des vacances.
La liberté
Les injonctions de l’institution
toujours plus nombreuses chaque année. Les évaluations CP/CE1 sont le symbole
de cette injonction pédagogique imposée aux enseignants. Ces évaluations, tant
dans leur rédaction, dans leur modalité de passation que dans leur remontée
obligatoire deviennent des fardeaux pour tous les enseignants du primaire. Comment
ne pas parler des menaces qui ont pesé et qui pèsent toujours sur les
enseignants qui refuseraient de se soumettre aux directives des services académiques.
Les sanctions sont pléthores et inadmissibles : retenue sur salaire,
menace de s’immiscer de manière autoritaire de l’inspection dans l’attribution des
classes et notamment celles concernées par les évaluations. Il est compliqué
alors de croire aux propos de Mr Blanquer dans sa circulaire indiquant que la
politique éducative favoriserait le bien-être et l’esprit
d’initiative au travail. On comprend alors l’ironie de notre ministre qui se targue des bienfaits de cet
outil d’analyse au service d’une
administration et non de nos collègues sur le terrain.
La solidarité
La CGTéduc revendique aussi la
possibilité pour les écoles de partager la responsabilité de la direction par
l’ensemble des collègues, que cette direction ne soit pas totalement coupée des
réalités de terrain, que la décharge ne soit pas complète. Cela favoriserait la
cohésion de l’équipe enseignante et contribuerait au
bien-être au travail en amenant chacun à prendre en responsabilité une partie des charges incombant à la direction. La CGT réclame aussi des temps
de travail collectif inscrit dans le temps de service.
Cette solidarité que la CGTéduc
promeut entre tous les personnels de l’éducation nationale va être mise à rude
épreuve ces prochaines semaines. La réforme des retraites telle qu’elle est
dessinée à l’heure actuelle est inadmissible pour l’ensemble de la communauté
éducative. Il est donc impératif que tous nous prenions conscience de l’urgence du combat. La CGTéduc sera là pour mener cette lutte
dans les écoles auprès de tous afin de porter la voix des enseignants du
premier degré.