mardi 1 octobre 2019

Enseigner dans le premier degré...

Le métier d’enseignant, particulièrement en cette période de rentrée, est très souvent évoqué dans les médias. Néanmoins, si tout le monde a un avis sur la question, la connaissance de ce milieu professionnel est souvent parcellaire voire pleine d’approximations plus ou moins importantes. Ainsi, selon que l’on enseigne dans le premier ou le second degré, les réalités ne sont pas les mêmes. Petit « Focus » sur les réalités des enseignants du premier degré qui ont souvent le sentiment d’être le parent pauvre de l’Education Nationale

Enseigner dans le premier degré : liberté, égalité solidarité !

L’égalité
La CGTéduc53 revendique une juste rémunération des enseignants du premier degré à hauteur de leur travail. Le rapport annuel de lOCDE indique que les salaires des enseignants français du premier degré sont inférieurs à la moyenne des salaires des enseignants de lOCDE (si lon prend en compte le salaire effectif : salaires statutaire plus primes). Au regard de cette enquête et comme le revendique depuis longtemps la CGTéduc, ce salaire doit être revalorisé.

Cette hausse de salaire si elle a déjà commencé à être prise en compte ( avec l’ISAE ) ne reflète pas encore la charge d’une classe sur une durée de service imposée de 24h semaine  avec tout ce que cela impose : des surveillances de récréations qui ne permettent pas de faire une pause, des corrections dévaluations nationales qui sont chronophages et inutiles... Cest pourquoi la CGT réclame depuis longtemps dailleurs 18h denseignement face élèves permettant des heures de concertation.(6 heures)
Comment ne pas parler aussi de cette relation quotidienne avec les parents au portail de l’école ? Cette dernière si elle s’avère payante quand les volontés de chacun sont dirigés dans le même sens, peut parfois se teinter de stress et de tension, devenir pesante quand certains parents préfèrent, à la cordialité dune relation, lagressivité (reflet souvent dune situation familiale et professionnelle précaire ).
En ce début d’année, la CGTéduc53 souhaite aussi rappeler que le plan départemental de formation est lui aussi révélateur de l’inégalité d’offre de formation entre les personnels. En effet, les collègues PE dans ce domaine n'ont aucune liberté de choix :
Le contenu des 18h de formation est rendu obligatoire car selon le DASEN cela obéit à une urgence institutionnelle (Français et mathématiques )
Le ministère ne semble pas faire confiance aux enseignants du premier degré pour répondre aux défis de lécole daujourdhui. Nos collègues nont donc pas le choix des animations pédagogiques alors que les propositions sont intéressantes notamment celles annoncées dans les offres complémentaires qui ne peuvent être déduites des 18h obligatoires. En clair, il faudrait prendre sur son temps personnel pour bénéficier de formations intéressantes. Le décret promulgué le 8 septembre ouvre dailleurs une brèche dans la liberté quont tous les enseignants de choisir ou non leur formation. Ladministration pourra de manière autoritaire imposer des formations sur le temps des vacances.

La liberté
Les injonctions de l’institution toujours plus nombreuses chaque année. Les évaluations CP/CE1 sont le symbole de cette injonction pédagogique imposée aux enseignants. Ces évaluations, tant dans leur rédaction, dans leur modalité de passation que dans leur remontée obligatoire deviennent des fardeaux pour tous les enseignants du primaire. Comment ne pas parler des menaces qui ont pesé et qui pèsent toujours sur les enseignants qui refuseraient de se soumettre aux directives des services académiques. Les sanctions sont pléthores et inadmissibles : retenue sur salaire, menace de simmiscer de manière autoritaire de linspection dans lattribution des classes et notamment celles concernées par les évaluations. Il est compliqué alors de croire aux propos de Mr Blanquer dans sa circulaire indiquant que la politique éducative favoriserait le bien-être et lesprit dinitiative au travail. On comprend alors lironie de notre ministre qui se targue des bienfaits de cet outil danalyse au service dune administration et non de nos collègues sur le terrain.

La solidarité
La CGTéduc revendique aussi la possibilité pour les écoles de partager la responsabilité de la direction par l’ensemble des collègues, que cette direction ne soit pas totalement coupée des réalités de terrain, que la décharge ne soit pas complète. Cela favoriserait la cohésion de léquipe enseignante et contribuerait au bien-être au travail en amenant chacun à prendre en responsabilité  une partie des charges incombant à la direction. La CGT réclame aussi des temps de travail collectif inscrit dans le temps de service.

Cette solidarité que la CGTéduc promeut entre tous les personnels de l’éducation nationale va être mise à rude épreuve ces prochaines semaines. La réforme des retraites telle qu’elle est dessinée à l’heure actuelle est inadmissible pour l’ensemble de la communauté éducative. Il est donc impératif que tous nous prenions conscience de lurgence du combat. La CGTéduc sera là pour mener cette lutte dans les écoles auprès de tous afin de porter la voix des enseignants du premier degré.